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Interview de Virginie Kerhuel, co-fondatrice de BelOOp

Il y a quelques temps, j'ai eu le plaisir de rencontrer Virginie, fondatrice de belOOp. J’ai été séduite par son engagement et son projet innovant, qui aide les parents à consommer autrement pour l’équipement de leurs enfants, tout en créant du lien social.

Je vous propose aujourd'hui de découvrir BelOOp par cette interview avec Virginie.

De voir que l’on a créé de la valeur pour ces personnes c’est la plus grande fierté que l’on a pu avoir.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis Virginie, 43 ans, je suis mariée avec 2 enfants et j’habite à Paris. 

J’ai travaillé plus de 18 ans dans le digital (dont 13 ans en Product Management). Je me suis lancée il y a un an et demi dans l’entrepreneuriat à impact. Je voulais contribuer à mon échelle à un monde meilleur pour nos enfants.

Qu'est-ce qui t’as poussé à créer belOOp ? Comment l’idée est venue ?

J’étais attirée par des valeurs de partage, d’authenticité, de création de liens sociaux et de créativité. J’avais envie d’être utile à mon échelle pour aider les gens à faire un pas vers un mode de vie plus durable. 

Le jour où j’ai appris qu’on émettait chaque année 4 milliards de tonnes de CO2 dans le monde pour nous habiller et que nous ne portions que 30% de nos vêtements, le reste étant stocké dans nos placards ou jeté, j’ai pris une claque. 

Aussi, avec mes deux enfants, j’ai bien vu à quel point on accumule des choses pour suivre leur évolution, en particulier entre 0 et 5 ans quand leurs besoins changent tous les 3 mois. Et puis quand il s’agit de se débarrasser des affaires trop petites, et bien c’était loin d’être simple pour moi qui n’avais ni association à côté ou des proches avec des enfants à qui je pouvais les donner.

Je me suis dit qu’il y avait un truc à faire sur ce sujet de l’équipement des enfants pour rendre notre mode de consommation plus durable mais aussi plus économique et solidaire. Le don était un super moyen d’y arriver pour conserver les valeurs de partage et d’authenticité et les lier avec ce nouveau mode de consommation de seconde main. Et pour répondre au besoin de se débarrasser des équipements qui ne servent plus.

Vêtements proposés en don sur la plateforme Beloop.

En quoi consiste belOOp ? Peux-tu expliquer le fonctionnement ?

C’est une plateforme de mise en relation de parents pour échanger les vêtements, jeux, livres et accessoires de puériculture pour leurs enfants. 

Mise en relation de particuliers qui souhaitent échanger des affaires de seconde main enfants.

On peut donner des lots d’affaires gratuitement. Et à partir du moment où on veut rentrer dans la boucle (la fameuse « loop » de belOOp) et récupérer des lots, des frais de service s’appliquent et prennent la forme d’une adhésion saisonnière à 15€ (3 mois) ou annuelle à 49€. 

On a envie d’avoir des personnes qui participent à la boucle et au principe de réciprocité donc plus tu donnes plus tu pourras récupérer, grâce à une monnaie virtuelle : les Loopies. Ainsi, les Loopies que tu gagnes en donnant des affaires trop petites te serviront à récupérer des affaires adaptées à tes enfants.

Illustration boucle de dons Beloop

Il y a une appli ou est-ce un site ?

C’est un site web qui est parfaitement adapté au mobile. L’application est un projet futur si belOOp marche.

Tu es seule sur ce projet ou as-tu des personnes qui t’aident ?

L’idée a germé de mon côté et quand je l’ai exposée à Cyrielle, elle aussi à la recherche d’un projet à impact et avec qui nous avions été mises en relation, elle a tout de suite été partante. Nous travaillons depuis toutes les deux sur le projet. Elle plutôt sur la partie business plan et opérations. Moi sur la partie produit et expérience. Nous nous partageons la stratégie et les autres tâches comme le marketing et la communication.

Virginie et Cyrielle, fondatrices de Beloop

Comment BelOOp se différencie des concepts existants ?

Par rapport au Bon coin ou Vinted, il n’y a pas de transactions financières entre les membres. On est plus sur un modèle type Geev ou Home Exchange. 

Il y a l’aspect simplicité où on sort de la photo à l’unité et des négociations de prix. Avec BelOOp tu donnes les affaires en lot et les familles viennent récupérer chez toi. 

Ce qui différencie d’une plateforme comme Geev c’est le gain de temps pour les familles grâce à une offre très ciblée pour les enfants et une expérience personnalisée. Quand tu t’inscris, tu nous donnes tes besoins et en fonction on t’envoie des recommandations de lots personnalisés. Pour l’instant la personnalisation se fait via newsletter mais l’idée est que le site soit également entièrement personnalisé.

Il y a la partie économique qui différencie également. Pour le prix d’un burger, tu équipes ton enfant en illimité sur la saison, et sur l’année pour le prix d’un manteau neuf. Il y a un vrai impact financier sachant que le pouvoir d’achat est en chute libre aujourd’hui.

Concernant la partie boucle de BelOOp, l’idée est que la solution digitale permet de reconstituer des échanges qui se font naturellement dans la vie avec tes proches. Cela te permet de rencontrer des familles à côté de chez toi. Si tu aimes un lot, tu pourras, si tu le souhaites, créer une boucle avec la même famille pour que tu puisses récupérer de nouveaux lots par la suite.

Illustration de Beloop, un enfant récupère des jouets de seconde main.

C’est donc une plateforme autour de l’humain. Les personnes vont partager les mêmes valeurs de partage et solidarité. Cela va créer du lien quand tu vas récupérer des vêtements chez une autre famille.

Le lien est très fort car il y a une histoire derrière les articles qu’ont utilisés tes enfants. Tu as envie de savoir à qui ils vont servir. Avec BelOOp, tu vois la famille derrière. C’est plus fiable que sur d’autres plateformes où les gens ne viennent pas forcément aux rendez-vous.

La plupart des familles, avec lesquelles on a échangé, nous ont envoyé des photos des articles utilisés, et on adore !

Quel problème majeur souhaitais-tu résoudre avec cette plateforme ?

Au-delà de l’impact environnemental et de la baisse du pouvoir d’achat que j’ai évoqués précédemment, je voulais aussi traiter la complexité avec laquelle se débarrasser des affaires inutiles qui encombrent nos placards tout en leur garantissant une deuxième vie. On sait tous que les affaires mises au point Relais finissent pour la plupart sur les plages en Afrique ou en Amérique du Sud…

Cela fonctionne sur toute la France ?

Pour l’instant, on a misé sur les quartiers nord de Paris et Clichy, où nous habitons. Des personnes habitant plus loin peuvent profiter de belOOp, mais il leur faudra en parler autour d’elles et convaincre des familles voisines d'échanger à leur tour pour construire l’offre localement. 

D’ailleurs on a mis en place un système de parrainage pour récompenser nos familles ambassadrices : si tu en parles et que la personne dépose un don en indiquant ton email, tu gagnes des loopies supplémentaires. Tu en gagnes encore plus s’il active son adhésion. 

Nous envisageons aussi de pouvoir réaliser des envois par la poste, mais ce n’est pas notre priorité aujourd’hui. Nous solliciterons bientôt notre communauté pour mesurer l’intérêt de cette option.

Comment gères tu la logistique des dons, notamment pour assurer la qualité et l'état des dons ?

BelOOp est une plateforme de mise en relation, il n’y a donc pas de logistique de dons.

En revanche, afin d’assurer une certaine offre pour le lancement, on a passé l’été à récolter des dons avec Cyrielle auprès de nos proches et des mamans d’élèves : je leur proposais de mettre en ligne leurs dons pour elles. On a pu ainsi contrôler la qualité pour ces premiers dons, et donner le ton pour les familles qui déposent aujourd’hui leurs dons en ligne.

Nous avons créé une charte de qualité dont la clé principale est de donner des affaires qui feraient plaisir à des amis. Aussi, grâce aux Loopies nous valorisons chaque nouveau don en fonction des articles, de leur catégorie et de leur état. Ainsi, certains articles “imparfaits” sont mis à 0 loopies. 

On a aussi mis en place un système de notation. Une fois ton don récupéré, tu reçois un lien pour noter la famille donneuse et la qualité du don reçu. Ce n’est pas encore visible sur le site mais c’est pour bientôt.

Quels ont été les plus grands défis que tu as rencontrés jusqu’à présent ?

La liste est longue…

Le gros défi de l’été était de récolter suffisamment de dons pour créer une offre attractive. Avant l’été on a distribué des flyers dans nos quartiers. Ma cave et mon salon ressemblaient à la caverne d’Ali Baba. C’était très prenant.

Aujourd’hui on sort la tête de l’eau et le défi du jour c’est la diffusion du concept. On teste plusieurs canaux d’acquisition, des réseaux sociaux. On va accélérer là-dessus. 

On souhaite aussi créer des évènements pour faire du troc en physique. Nous avons plusieurs pistes en cours, notamment avec des tiers lieux et les écoles.

Et tes plus grandes fiertés ?

Voir les premiers échanges se réaliser sur la plateforme et rencontrer des familles très contentes du concept, qui ont continué à jouer le jeu en déposant des dons après en avoir reçu. Nous avons eu de nombreux commentaires enthousiastes et de belles photos d’enfants avec leurs nouvelles acquisitions. 

De voir que l’on a créé de la valeur pour ces personnes-là c’est la plus grande fierté que l’on a pu avoir.

Quels sont les projets futurs de Beloop ?

On va avoir un vrai enjeu de faire grandir l’offre et de faire découvrir le concept à plus de monde.

On souhaite aussi simplifier l’expérience utilisateur, pour l’instant tu peux soit donner soit recevoir, tu n’as pas de gestion de compte et tu ne peux pas voir ton activité ou ta cagnotte de Loopies. On veut faire cela avant de passer à une application.

Nous aimerions également étendre à d’autres localisations dans les prochains mois.

A titre personnel, est-ce que tu peux me donner quelques exemples de gestes écologiques que tu réalises au quotidien ?

Je fais du compost. Je n’ai pas de jardin mais il y a des bennes au marché à côté de chez moi donc je le dépose là-bas.

J’ai réalisé des produits ménagers DIY et je fais mon propre déo (qui marche super bien).

On mange également beaucoup plus végétarien à la maison le soir avec les enfants.

Enfin, je fais attention à ce que j’achète, en local, de saison, bio et en vrac quand je peux…et évidemment j’achète tout en seconde main pour moi et mes enfants !

Merci à Virginie pour son témoignage. Découvrez sans plus attendre cette belle initiative qui mêle économie circulaire, solidarité et impact écologique.

Bravo à Virginie et Cyrielle pour cette belle aventure entrepreneuriale et longue vie à BelOOp !

Pour en savoir plus sur BelOOp, rendez-vous sur leur site.

© photos et images BelOOp

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