Vos fichiers Cloud dans les nuages ? Quel est l’impact écologique ?

On parle souvent du cloud comme d’un espace « dans les nuages » où nos photos, vidéos, et documents se stockent automatiquement, sans qu’on ait à y penser. En réalité, ces données ne flottent pas dans le ciel, mais sont stockées dans d'immenses centres de données partout dans le monde. Or, ces infrastructures ont un impact environnemental bien réel. Alors, quels sont les effets du cloud sur notre planète et comment pouvons nous les réduire ?

Le « Cloud », une infrastructure bien terrestre

Chaque photo, fichier ou vidéo que nous sauvegardons sur le cloud est stocké physiquement dans des serveurs regroupés dans des data centers.

Les data centers consomment énormément d'énergie pour rester en marche 24h/24 et maintenir des températures basses.
Ces centres de données fonctionnent grâce à des sources d’énergie diverses, qui varient selon leur emplacement : certains pays, comme la France ou la Suède, utilisent une électricité plus verte (nucléaire ou hydroélectrique), tandis que d’autres, comme l’Allemagne ou les États-Unis, dépendent encore des combustibles fossiles (Source : les Echos).

Les différents impacts écologiques

L'empreinte écologique du cloud est composée de plusieurs éléments :

• La consommation d’énergie : Les serveurs doivent rester constamment actifs, générant une consommation énergétique élevée. Selon les estimations, le secteur du cloud représenterait environ 2% des émissions de gaz à effet de serre mondiales (Source : greenly.earth).
• Les ressources matérielles : Fabriquer les serveurs et équipements informatiques nécessaires consomme beaucoup de métaux rares (lithium, cobalt) et d’eau, et génère des déchets électroniques difficiles à recycler.
• Le refroidissement : Les data centers doivent être refroidis en permanence, surtout ceux dans les régions chaudes, ce qui ajoute une charge supplémentaire en énergie. Certaines entreprises utilisent des techniques de refroidissement naturel ou de watercooling pour limiter cet impact, mais cela reste insuffisant face aux volumes de données croissants.

L'impact du numérique, en chiffres

• D'ici 2025, la création de données dans le monde est prévue pour atteindre plus de 180 zettaoctets, représentant une augmentation de 150 % par rapport aux 72 zettaoctets estimés en 2020.
• 4,9 milliards d'utilisateurs en 2022, 10% de croissance par an ;
• 3ème consommateur d'électricité si c'était un pays ;
• 3 à 4% des GES, 2 à 3 fois l'empreinte de la France, 10% par an.

^{Sources : statista.com, greenIT.fr, ADEME, https://techjury.net/blog/big-data-statistics/}

Comment agir en tant qu’utilisateur ?

En tant qu’utilisateurs, nous avons aussi un rôle à jouer. Voici quelques actions pour réduire notre impact :

• Optimiser notre stockage : Supprimez les fichiers inutiles et limitez les sauvegardes automatiques en triant régulièrement vos données.
• S'informer : Informez vous sur les fournisseurs qui s’engagent pour une consommation plus responsable et privilégiez ceux qui utilisent majoritairement des énergies renouvelables.
• Utiliser le cloud de manière consciente : Évitez de multiplier les services de stockage en ligne et limitez l’utilisation d’appareils qui demandent une synchronisation constante avec le cloud.

Le cloud est une ressource formidable, mais il n’est pas sans impact sur notre environnement. En choisissant des solutions plus écologiques et en adoptant des pratiques numériques responsables, nous pouvons tous contribuer à un avenir numérique plus durable. Parce qu'après tout, si nos données ne sont pas vraiment « dans les nuages », c'est à nous de faire en sorte qu'elles pèsent un peu moins lourd sur la planète.

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Ecrit par Julien SCHMITT.