La vie est faite de surprises incroyables, comme cette sélection totalement inattendue par Paris 2024 pour être Eclaireuse des Jeux Olympiques.
Comment j'ai été sélectionnée, comment s'est passée la journée ? Je vous raconte tout !
La sélection
C'est mon conjoint qui a déposé ma candidature. Après une pré-sélection en 2023, j'ai dû justifier ma motivation.
3 critères étaient pris en compte : le sport, le collectif et le territoire.
J'ai raconté mon engagement dans le développement durable, bénévolement depuis l'âge de 18 ans auprès du WWF, mais également professionnellement avec la création d'Eco-Actitude en 2023. J'ai également évoqué mon goût du défi, notamment avec 800km parcourus à pied sur le chemin de Compostelle avec mon père, l'un de mes plus gros challenge.
J'ai reçu le 15 janvier une confirmation de ma sélection et participation au relais de la flamme. J'ai été secouée par cette nouvelle. Moi, Aurélie, personne ordinaire comme des millions d'autres. Je n'ai pas gravi l'Everest, ni sauvé quelqu'un de la noyade, j'ai juste participé à mon petit niveau au développement durable. Jusqu'au jour J je pensais vraiment que Paris 2024 s'était trompé de personne.
Le Jour J : avant relais
On me convoque au Centre des Porteurs de Sarcelles le 19 juillet à 12h45, 2h avant mon passage. J'ai très peu dormi les jours précédents. J'étais impatiente de vivre ce moment que j'attendais depuis 6 mois.
En arrivant, l'accueil cherche mon nom et ne le trouve pas. "Ah je m'en doutais, ils se sont bien trompés !" je pense. Et non, mon nom est simplement sur une feuille cachée sous la pile des gens autorisés à entrer dans la zone.
J'y découvre les autres porteurs, certains aussi étonnés que moi de faire partie de ce jour historique.
On nous sert à boire, à grignoter, on nous distribue notre bel uniforme.
Je vais me changer et là, en me voyant dans cette tenue blanche, la pression est montée d'un cran. Ca y est, on y est, dans quelques dizaines de minutes maintenant j'aurai cette torche en main. D'ailleurs dans la petite salle à côté, nous pouvons prendre la torche en main et nous faire prendre en photo. Oups, effectivement elle est lourde.
En attendant que tout le monde se change avant le brief, je me renseigne sur mon relais car j'ai eu très peu d'informations. Mes proches et amis viennent me voir et il faut que je leur donne mon lieu de passage au plus vite.
L'équipe du relais m'apprend que ce sera Camille Lacourt qui me passera la flamme, accompagné de l'ensemble du relais collectif de natation, devant le centre sportif Nelson Mandela. Le stress est à son comble.
Mes proches n'arrivent pas à accéder au lieu de départ, très sécurisé, car ils ne sont pas inscrits sur la liste des personnes autorisées. C'est la panique ! Mais l'équipe du relais est rassurante et me confirme qu'ils vont les faire entrer.
Arrive l'heure du brief, nous commençons par un tour de table où chacun des porteurs évoque pourquoi il a été sélectionné, je découvre les belles histoires de mes camarades du jour. Nous avons un brief par l'équipe du relais et par les partenaires. Moment de grosse émotion, on nous dit que nous avions plus de chances de gagner au loto que d'être porteur de la flamme, que si nous sommes là aujourd'hui ce n'est pas par hasard et que nous sommes des "personnes ordinaires qui réalisent des choses extraordinaires". Un boost incroyable que je vais essayer de me remémorer dans les moments de doute.
Une vingtaine de minutes avant le relais, nous rejoignons le bus... que je ne prends pas car on me remet la torche et on m'accompagne à mon point de départ à pied, à quelques mètres du centre.
C'est là que démarre cette journée de star éphémère. Il y a beaucoup de monde déjà présent sur place. Ma famille arrive finalement. Des dizaines et dizaines de personnes viennent me demander des photos. Mon sourire se fige à force de photos, j'ai peur de faire la grimace. Je propose aux enfants de toucher la torche, comme on me l'a autorisé, ils n'en reviennent pas et sont ébahis. Quel bonheur !
Le Jour J : le relais
Une personne de l'équipe du relais vient me mettre en place et me donner les dernières instructions avant départ. Au loin, je vois les relayeurs du relais collectif arriver en courant. Mon cœur bat très vite et mes mains deviennent totalement moites (ou c'est peut-être lié aux 33° du jour J). La torche glisse, j'ai du mal à la tenir à une main. J'ai peur de la faire tomber, je la cramponne.
C'est parti ! Camille Lacourt arrive, on se dit bonjour et on réalise le "torch kiss" (l'allumage de la torche). Quelques secondes de chaque côté pour les photos. Après un "bonne balade ! " de sa part c'est à mon tour. J'entends crier "Aurélie Aurélie" (merci la famille et les amis), et ça se répartit dans la foule. J'ai un shoot d'énergie et je donne tout.
Je cours à toute petite foulée pour en profiter (à la limite du sur-place). Le gardien de la flamme me demande si j'ai la possibilité d'accélérer alors j'augmente légèrement le rythme. Je salue tout le monde et les encourage à mettre l'ambiance. Ca marche plutôt bien ! Le gardien de la flamme me demande si je les connais tous.
200m plus tard (j'ai l'impression d'avoir fait plus !), je passe la flamme à Matthieu, qui va poursuivre le relais.
On pose pour les photos puis je recule pour rejoindre la personne qui va éteindre ma flamme.
Le Jour J : l'après-relais
Le bus me récupère, je suis la première à l'intérieur. Je continue de saluer le public par les vitres transparentes. Au fur et à mesure nous récupérons les relayeurs, nous les applaudissons à chaque montée. L'ambiance est au top !
Le bus nous a emmenés au stade de Garges les Gonesse où nous avons fait une entrée digne d'une équipe de foot en entrant en courant sur la pelouse sous les applaudissements du public. Nous rejoignons la dernière relayeuse qui est sur scène.
Quelques photos de groupe et le bus nous a ramenés au centre des porteurs où nous avons reçu le sublime anneau de la torche dans son écrin.
J'ai profité à 200% de cette journée. Au-delà de l'arrivée des jeux en France, le relais de la flamme est un symbole de paix, de respect, et d'unité, des valeurs qui me touchent particulièrement et que je suis honorée d'avoir représentées.
Merci à Paris 2024 de m'avoir permis de vivre ce moment unique, dont je me souviendrai toute ma vie.
Merci à toutes les personnes du Relais de la Flamme, aux petits soins, qui nous ont accueillis, encadrés, protégés.
Merci à Julien Schmitt d'avoir proposé ma candidature et à tous mes proches qui sont venus me transmettre leur force.
Retrouvez le replay complet du relais.
Photo ©Paris 2024 et ©Christian Tourette
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